Dionys Ordinaire (1826-1896)
Il faut que Paris à présent
N'ait plus ni mari complaisant
Ni femme honnête,
Pour que don Juan Salomon
Ait pendu son coeur au jupon
D'une soubrette.
La belle aux appas rondelets
Qui fit ainsi dans ses filets
Choir le pauvre homme,
Jadis en gros sabots s'en vint
Du vert pays qui boit un vin
Fils de la pomme.
Depuis qu'elle a pour un salon,
Comme au bon vieux temps Cendrillon,
Quitté son bouge,
Adieu l'éponge et le torchon ! ,
Amour ne reconnaît Fanchon
Qu'à son bras rouge.
Septembre dans les vergers mûrs
Mêle aux vents des parfums moins purs
Que son haleine ;
Son sein dur comme un fruit d'été
Bondît prisonnier révolté
Sous la baleine,
De vouloir mordre à ce fruit là,
Mon gros Hébreu, mon fier pacha,
Tu me soupçonnes,
Et plus jaloux qu'un vieux mari,
Pour mieux surveiller ta houri,
Tu l'emprisonnes.
Va, mon ami, chevauche en paix
Par monts, par vaux et par forêts
Ta haquenée.
Car pèlerin sur le retour,
Ma course au beau pays d'amour ;
Est terminée,
Sur mon sentier la nuit s'étend,
Et m'avertit qu'il est prudent
D'aller à l'amble.
Mon pied tremble dans l'étrier.
Vieille mule et vieux cavalier
Vont bien ensemble.
N'ait plus ni mari complaisant
Ni femme honnête,
Pour que don Juan Salomon
Ait pendu son coeur au jupon
D'une soubrette.
La belle aux appas rondelets
Qui fit ainsi dans ses filets
Choir le pauvre homme,
Jadis en gros sabots s'en vint
Du vert pays qui boit un vin
Fils de la pomme.
Depuis qu'elle a pour un salon,
Comme au bon vieux temps Cendrillon,
Quitté son bouge,
Adieu l'éponge et le torchon ! ,
Amour ne reconnaît Fanchon
Qu'à son bras rouge.
Septembre dans les vergers mûrs
Mêle aux vents des parfums moins purs
Que son haleine ;
Son sein dur comme un fruit d'été
Bondît prisonnier révolté
Sous la baleine,
De vouloir mordre à ce fruit là,
Mon gros Hébreu, mon fier pacha,
Tu me soupçonnes,
Et plus jaloux qu'un vieux mari,
Pour mieux surveiller ta houri,
Tu l'emprisonnes.
Va, mon ami, chevauche en paix
Par monts, par vaux et par forêts
Ta haquenée.
Car pèlerin sur le retour,
Ma course au beau pays d'amour ;
Est terminée,
Sur mon sentier la nuit s'étend,
Et m'avertit qu'il est prudent
D'aller à l'amble.
Mon pied tremble dans l'étrier.
Vieille mule et vieux cavalier
Vont bien ensemble.
