Thomas Fallet (1991- )
Je suis l'incorruptible et divin Robespierre,
Et ma brûlante foudre et mes larmes de pierre,
Ne peuvent susciter que ton cercueil béant,
S'enfonçant pour jamais dans l'immonde néant.
Sans plus me soucier des tristes édifices,
Je dois lors terminer mes mortels sacrifices,
Non, non, vil imposteur, tu n'échapperas pas
A ce sublime acier qui presse ton trépas !?
Déjà la nation, dans ce moment célèbre,
M'a permis d'exercer ma mission funèbre,
Qu'on éteigne à l'instant ces rapides flambeaux !
Faites de ce palais le plus noir des tombeaux !
Les rameaux de la paix chassent l'onde lustrale,
Mêlent le sang au sang de l'urne sépulcrale,
Ainsi le veut le Dieu Robespierre qui suit
L'effroi mystérieux de la plus sombre nuit.
Je me tiens aux abords de ces illustres fêtes,
Où dans le grand panier vont tomber les trois têtes,
Quel spectacle charmant, quel geste souverain,
Répandent là les flots bouillonnant dans l'airain !
Une dernière fois : - veux-tu vivre honorable ?
Dépouille si connue, à mes yeux misérable !?
Un cimetière aride enferme tes apprêts,
Et sur toi sont penchés de funèbres cyprès !
- Adieu ! tu l'as voulu, rentre donc dans la tombe !
Arrose les débris de la foudre qui tombe !
Pour tes restes muets et pour les imprudents,
L'instant fatal est là, tordant ses bras ardents !
Voilà, Blasphémateur, ton forfait capital,
Qui ne se veut soustraire à ce crime brutal !
Ainsi je foule aux pieds tous les tyrans rebelles,
Et ma haine de feu s'en vient couper les ailes
Du roi populicide encensant les coeurs faux,
Qu'on traînera bientôt sur les noirs échafauds.
La République luit de mes amours féroces,
Qui foudroieront sans fin par des haines atroces,
Les grands représentants maudissant leurs arrêts,
Dussé-je être étouffé par de sanglants décrets.
Je laisse de côté les questions fâcheuses,
Et les folles grandeurs bien peu respectueuses,
Apprenez, scélérats, qu'aux bruits intermittents,
Succèdent par degrés les desseins révoltants !
Toujours j'informerai ma diligente armée,
En désertant la paix, la tendresse alarmée,
Et vous ne pourrez plus, désormais, retenir,
Le bras de ma vengeance armé pour vous punir !
Je m'en irai frapper les aveugles tutelles,
Et pour mettre le comble à vos douleurs mortelles,
Bientôt je vous ferai connaître ma fureur,
Qu'enfanteront soudain le règne et la Terreur !
Rien ne peut m'arracher au démon qui m'obsède,
Et les dignes martyrs ne viendront à votre aide,
Quand par tous les malheurs sans cesse environnés,
Ils verront ici-bas leurs pères détrônés.
Apprenez, citoyens, qu'en foulant cet empire,
L'effarement sacré par le sang vous inspire,
Car je vivrai toujours dans ces funestes lieux,
Tel l'astre envenimé par la grâce des Dieux !
Quant à toi misérable, insolent petit traître,
Etant né fils de roi, tu ne devais pas naître !
Vaincu par les fléaux, blocs funèbres d'atouts,
Ô bientôt, mes amis et toi, vous mourrez tous !
Tremblez que, maintenant, votre espoir d'existence,
Est dans le grand néant qu'enfante la potence,
Et que rien, de l'écueil au rivage éternel,
N'arrête la tempête en son cours solennel.
Quand mon sanglant courroux brûlera la demeure,
Vous grincerez des dents dans l'ombre extérieure,
Le fatal couperet tombera tout entier,
Et les bourreaux enfin connaîtront leur métier !
Janvier 2013.
Et ma brûlante foudre et mes larmes de pierre,
Ne peuvent susciter que ton cercueil béant,
S'enfonçant pour jamais dans l'immonde néant.
Sans plus me soucier des tristes édifices,
Je dois lors terminer mes mortels sacrifices,
Non, non, vil imposteur, tu n'échapperas pas
A ce sublime acier qui presse ton trépas !?
Déjà la nation, dans ce moment célèbre,
M'a permis d'exercer ma mission funèbre,
Qu'on éteigne à l'instant ces rapides flambeaux !
Faites de ce palais le plus noir des tombeaux !
Les rameaux de la paix chassent l'onde lustrale,
Mêlent le sang au sang de l'urne sépulcrale,
Ainsi le veut le Dieu Robespierre qui suit
L'effroi mystérieux de la plus sombre nuit.
Je me tiens aux abords de ces illustres fêtes,
Où dans le grand panier vont tomber les trois têtes,
Quel spectacle charmant, quel geste souverain,
Répandent là les flots bouillonnant dans l'airain !
Une dernière fois : - veux-tu vivre honorable ?
Dépouille si connue, à mes yeux misérable !?
Un cimetière aride enferme tes apprêts,
Et sur toi sont penchés de funèbres cyprès !
- Adieu ! tu l'as voulu, rentre donc dans la tombe !
Arrose les débris de la foudre qui tombe !
Pour tes restes muets et pour les imprudents,
L'instant fatal est là, tordant ses bras ardents !
Voilà, Blasphémateur, ton forfait capital,
Qui ne se veut soustraire à ce crime brutal !
Ainsi je foule aux pieds tous les tyrans rebelles,
Et ma haine de feu s'en vient couper les ailes
Du roi populicide encensant les coeurs faux,
Qu'on traînera bientôt sur les noirs échafauds.
La République luit de mes amours féroces,
Qui foudroieront sans fin par des haines atroces,
Les grands représentants maudissant leurs arrêts,
Dussé-je être étouffé par de sanglants décrets.
Je laisse de côté les questions fâcheuses,
Et les folles grandeurs bien peu respectueuses,
Apprenez, scélérats, qu'aux bruits intermittents,
Succèdent par degrés les desseins révoltants !
Toujours j'informerai ma diligente armée,
En désertant la paix, la tendresse alarmée,
Et vous ne pourrez plus, désormais, retenir,
Le bras de ma vengeance armé pour vous punir !
Je m'en irai frapper les aveugles tutelles,
Et pour mettre le comble à vos douleurs mortelles,
Bientôt je vous ferai connaître ma fureur,
Qu'enfanteront soudain le règne et la Terreur !
Rien ne peut m'arracher au démon qui m'obsède,
Et les dignes martyrs ne viendront à votre aide,
Quand par tous les malheurs sans cesse environnés,
Ils verront ici-bas leurs pères détrônés.
Apprenez, citoyens, qu'en foulant cet empire,
L'effarement sacré par le sang vous inspire,
Car je vivrai toujours dans ces funestes lieux,
Tel l'astre envenimé par la grâce des Dieux !
Quant à toi misérable, insolent petit traître,
Etant né fils de roi, tu ne devais pas naître !
Vaincu par les fléaux, blocs funèbres d'atouts,
Ô bientôt, mes amis et toi, vous mourrez tous !
Tremblez que, maintenant, votre espoir d'existence,
Est dans le grand néant qu'enfante la potence,
Et que rien, de l'écueil au rivage éternel,
N'arrête la tempête en son cours solennel.
Quand mon sanglant courroux brûlera la demeure,
Vous grincerez des dents dans l'ombre extérieure,
Le fatal couperet tombera tout entier,
Et les bourreaux enfin connaîtront leur métier !
Janvier 2013.
