Felix Arvers (1806-1850)
Écoutez ce que c'est que la femme adultère.
Sa joie est un tourment, sa douleur un mystère :
Dans son coeur dêgradê que le crime avilit
Un autre a pris la place à l'êpoux rêservêe ;
D'impures voluptês elle s'est abreuvêe ;
Un autre est venu dans son lit.
Dêvorêe au dedans d'une flamme cachêe,
Toujours, devant les yeux son image attachêe
Jusqu'aux bras d'un êpoux vient encor la troubler ;
Elle reste au logis des heures à l'attendre.
Prête l'oreille et dit, quand elle croit l'entendre,
A ses enfants de s'en aller.
Son complice ! des lois il brave la vengeance !
Qui pourrait, trahissant leur sourde intelligence,
Éveiller dans les coeurs le soupçon endormi ?
De son crime impuni le succès l'encourage,
La mère lui sourit, et l'êpoux qu'il outrage
L'embrasse en disant : mon ami.
Voici venir enfin l'heure tant retardêe ;
Les voilà seuls, la porte est close et bien gardêe :
Pourquoi cet air pensif, pourquoi cet oeil distrait ?
Pourquoi toujours trembler et pâlir d'êpouvante ?
Personne ne l'a vu monter, et la suivante
A reçu le prix du secret.
Dans un festin brillant le hasard les rassemble ;
Leurs sièges sont voisins. Que vont-ils dire ensemble ?
Quel sinistre bonheur dans leurs regards a lui !
Oh retiens les êclairs de ta prunelle ardente,
Garde de te trahir, et de boire, imprudente !
Dans la même coupe après lui !
Que dis-je ? Du mêpris et de l'indiffêrence
Elle sait à son oeil imposer l'apparence :
Un regard indiscret jamais ne rêvêla
De son coeur dêchirê la sombre inquiêtude.
Elle s'observe, et sait, à force d'habitude,
Rester froide quand il est là !
Ses tourments sont cachês à tous, soyez sans crainte ;
Aussi regardez-la sans gêne et sans contrainte
Rêpondre à vingt propos, sourire? oh si du moins,
Pour apaiser l'ardeur dont elle est embrasêe,
Elle pouvait, auprès d'une obscure croisêe,
L'avoir un instant sans têmoins !
Sentir le bruit lêger de sa robe froissêe,
Dans les plis de satin sa jambe entrelacêe,
Lui donner d'un regard l'heure du lendemain,
Et, dans ce tourbillon qui roule et qui l'emporte.
Lui dire? ou seulement debout, près de la porte,
En passant lui serrer la main !
Écoutez ce que c'est que la femme adultère.
Sa joie est un tourment, sa douleur un mystère :
Dans son coeur dégradé que le crime avilit
Un autre a pris la place à l'époux réservée ;
D'impures voluptés elle s'est abreuvée ;
Un autre est venu dans son lit.
Dévorée au dedans d'une flamme cachée,
Toujours, devant les yeux son image attachée
Jusqu'aux bras d'un époux vient encor la troubler ;
Elle reste au logis des heures à l'attendre.
Prête l'oreille et dit, quand elle croit l'entendre,
A ses enfants de s'en aller.
Son complice ! des lois il brave la vengeance !
Qui pourrait, trahissant leur sourde intelligence,
Éveiller dans les coeurs le soupçon endormi ?
De son crime impuni le succès l'encourage,
La mère lui sourit, et l'époux qu'il outrage
L'embrasse en disant : mon ami.
Voici venir enfin l'heure tant retardée ;
Les voilà seuls, la porte est close et bien gardée :
Pourquoi cet air pensif, pourquoi cet oeil distrait ?
Pourquoi toujours trembler et pâlir d'épouvante ?
Personne ne l'a vu monter, et la suivante
A reçu le prix du secret.
Dans un festin brillant le hasard les rassemble ;
Leurs sièges sont voisins. Que vont-ils dire ensemble ?
Quel sinistre bonheur dans leurs regards a lui !
Oh retiens les éclairs de ta prunelle ardente,
Garde de te trahir, et de boire, imprudente !
Dans la même coupe après lui !
Que dis-je ? Du mépris et de l'indifférence
Elle sait à son oeil imposer l'apparence :
Un regard indiscret jamais ne révéla
De son coeur déchiré la sombre inquiétude.
Elle s'observe, et sait, à force d'habitude,
Rester froide quand il est là !
Ses tourments sont cachés à tous, soyez sans crainte ;
Aussi regardez-la sans gêne et sans contrainte
Répondre à vingt propos, sourire? oh si du moins,
Pour apaiser l'ardeur dont elle est embrasée,
Elle pouvait, auprès d'une obscure croisée,
L'avoir un instant sans témoins !
Sentir le bruit léger de sa robe froissée,
Dans les plis de satin sa jambe entrelacée,
Lui donner d'un regard l'heure du lendemain,
Et, dans ce tourbillon qui roule et qui l'emporte.
Lui dire? ou seulement debout, près de la porte,
En passant lui serrer la main !
Cependant, pas à pas, la vieillesse est venue
Troubler son coeur flétri d'une crainte inconnue.
Le prestige enivrant s'est enfin dissipé :
Il faut quitter l'amour, l'amour et son ivresse ;
Il faut se trouver seule et subir la tendresse
De cet homme qu'elle a trompé.
Cependant, pas à pas, la vieillesse est venue
Troubler son coeur flêtri d'une crainte inconnue.
Le prestige enivrant s'est enfin dissipê :
Il faut quitter l'amour, l'amour et son ivresse ;
Il faut se trouver seule et subir la tendresse
De cet homme qu'elle a trompê.
Sa joie est un tourment, sa douleur un mystère :
Dans son coeur dêgradê que le crime avilit
Un autre a pris la place à l'êpoux rêservêe ;
D'impures voluptês elle s'est abreuvêe ;
Un autre est venu dans son lit.
Dêvorêe au dedans d'une flamme cachêe,
Toujours, devant les yeux son image attachêe
Jusqu'aux bras d'un êpoux vient encor la troubler ;
Elle reste au logis des heures à l'attendre.
Prête l'oreille et dit, quand elle croit l'entendre,
A ses enfants de s'en aller.
Son complice ! des lois il brave la vengeance !
Qui pourrait, trahissant leur sourde intelligence,
Éveiller dans les coeurs le soupçon endormi ?
De son crime impuni le succès l'encourage,
La mère lui sourit, et l'êpoux qu'il outrage
L'embrasse en disant : mon ami.
Voici venir enfin l'heure tant retardêe ;
Les voilà seuls, la porte est close et bien gardêe :
Pourquoi cet air pensif, pourquoi cet oeil distrait ?
Pourquoi toujours trembler et pâlir d'êpouvante ?
Personne ne l'a vu monter, et la suivante
A reçu le prix du secret.
Dans un festin brillant le hasard les rassemble ;
Leurs sièges sont voisins. Que vont-ils dire ensemble ?
Quel sinistre bonheur dans leurs regards a lui !
Oh retiens les êclairs de ta prunelle ardente,
Garde de te trahir, et de boire, imprudente !
Dans la même coupe après lui !
Que dis-je ? Du mêpris et de l'indiffêrence
Elle sait à son oeil imposer l'apparence :
Un regard indiscret jamais ne rêvêla
De son coeur dêchirê la sombre inquiêtude.
Elle s'observe, et sait, à force d'habitude,
Rester froide quand il est là !
Ses tourments sont cachês à tous, soyez sans crainte ;
Aussi regardez-la sans gêne et sans contrainte
Rêpondre à vingt propos, sourire? oh si du moins,
Pour apaiser l'ardeur dont elle est embrasêe,
Elle pouvait, auprès d'une obscure croisêe,
L'avoir un instant sans têmoins !
Sentir le bruit lêger de sa robe froissêe,
Dans les plis de satin sa jambe entrelacêe,
Lui donner d'un regard l'heure du lendemain,
Et, dans ce tourbillon qui roule et qui l'emporte.
Lui dire? ou seulement debout, près de la porte,
En passant lui serrer la main !
Écoutez ce que c'est que la femme adultère.
Sa joie est un tourment, sa douleur un mystère :
Dans son coeur dégradé que le crime avilit
Un autre a pris la place à l'époux réservée ;
D'impures voluptés elle s'est abreuvée ;
Un autre est venu dans son lit.
Dévorée au dedans d'une flamme cachée,
Toujours, devant les yeux son image attachée
Jusqu'aux bras d'un époux vient encor la troubler ;
Elle reste au logis des heures à l'attendre.
Prête l'oreille et dit, quand elle croit l'entendre,
A ses enfants de s'en aller.
Son complice ! des lois il brave la vengeance !
Qui pourrait, trahissant leur sourde intelligence,
Éveiller dans les coeurs le soupçon endormi ?
De son crime impuni le succès l'encourage,
La mère lui sourit, et l'époux qu'il outrage
L'embrasse en disant : mon ami.
Voici venir enfin l'heure tant retardée ;
Les voilà seuls, la porte est close et bien gardée :
Pourquoi cet air pensif, pourquoi cet oeil distrait ?
Pourquoi toujours trembler et pâlir d'épouvante ?
Personne ne l'a vu monter, et la suivante
A reçu le prix du secret.
Dans un festin brillant le hasard les rassemble ;
Leurs sièges sont voisins. Que vont-ils dire ensemble ?
Quel sinistre bonheur dans leurs regards a lui !
Oh retiens les éclairs de ta prunelle ardente,
Garde de te trahir, et de boire, imprudente !
Dans la même coupe après lui !
Que dis-je ? Du mépris et de l'indifférence
Elle sait à son oeil imposer l'apparence :
Un regard indiscret jamais ne révéla
De son coeur déchiré la sombre inquiétude.
Elle s'observe, et sait, à force d'habitude,
Rester froide quand il est là !
Ses tourments sont cachés à tous, soyez sans crainte ;
Aussi regardez-la sans gêne et sans contrainte
Répondre à vingt propos, sourire? oh si du moins,
Pour apaiser l'ardeur dont elle est embrasée,
Elle pouvait, auprès d'une obscure croisée,
L'avoir un instant sans témoins !
Sentir le bruit léger de sa robe froissée,
Dans les plis de satin sa jambe entrelacée,
Lui donner d'un regard l'heure du lendemain,
Et, dans ce tourbillon qui roule et qui l'emporte.
Lui dire? ou seulement debout, près de la porte,
En passant lui serrer la main !
Cependant, pas à pas, la vieillesse est venue
Troubler son coeur flétri d'une crainte inconnue.
Le prestige enivrant s'est enfin dissipé :
Il faut quitter l'amour, l'amour et son ivresse ;
Il faut se trouver seule et subir la tendresse
De cet homme qu'elle a trompé.
Cependant, pas à pas, la vieillesse est venue
Troubler son coeur flêtri d'une crainte inconnue.
Le prestige enivrant s'est enfin dissipê :
Il faut quitter l'amour, l'amour et son ivresse ;
Il faut se trouver seule et subir la tendresse
De cet homme qu'elle a trompê.
