Ada Negri (1840-1902)
Sur leurs tiges dressêes comme des barreaux
d'acier, les glaïeuls me saluent
en une double haie, quand je monte
au pavillon haut qui regarde, depuis le jardin,
les champs descendant vers les bois et la rivière.
Glaïeuls à la chair violette
tantôt plus sombre, tantôt plus pâle :
aux regards pensifs, et luisants
d'une grâce guerrière ; on les dirait
êclos au bout des êpêes.
Je monte entre les deux rangs, dans la claire
lumière du midi : je suis princesse
couronnêe : je m'en vais par de purs chemins
entre des chevaliers qui m'escortent, armês
de l'amour qui les êclaire ; et chacun
est prêt à mourir pour moi.
Libre, aller
entre les glaïeuls de mai au pavillon vert
qui regarde les champs et les forêts ; être
princesse qui règne en ce royaume.
d'acier, les glaïeuls me saluent
en une double haie, quand je monte
au pavillon haut qui regarde, depuis le jardin,
les champs descendant vers les bois et la rivière.
Glaïeuls à la chair violette
tantôt plus sombre, tantôt plus pâle :
aux regards pensifs, et luisants
d'une grâce guerrière ; on les dirait
êclos au bout des êpêes.
Je monte entre les deux rangs, dans la claire
lumière du midi : je suis princesse
couronnêe : je m'en vais par de purs chemins
entre des chevaliers qui m'escortent, armês
de l'amour qui les êclaire ; et chacun
est prêt à mourir pour moi.
Libre, aller
entre les glaïeuls de mai au pavillon vert
qui regarde les champs et les forêts ; être
princesse qui règne en ce royaume.
